Victoire Inchauspé (Paris, France, 1998) lives and work between Paris and New York. She graduated from the Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts of Paris. In 2021, she won the Sarr Prize (american-french prize). Victoire Inchauspé also won the Paris Photo Prize and was selected for the AMMA Sorbonne Prize in 2020. In 2022, she was nominated as the youngest finalist in the history of the SAM Art Prize, created by Sam Art Projects in partnership with the Palais de Tokyo in Paris. She has exhibited her work numerous times internationally.

Victoire Inchauspé (Paris, France, 1998) vit et travaille entre Paris et New York. Elle est diplômée de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2022. En 2021, elle remporte le prix Sarr (prix américano-français). Victoire Inchauspé a également remporté le prix Paris Photo et a été sélectionnée pour le prix AMMA Sorbonne en 2020. En 2022, elle est nommée plus jeune finaliste de l'histoire du prix SAM, créé par Sam Art Projects en partenariat avec le Palais de Tokyo à Paris. Elle a exposé son travail à de nombreuses reprises à l'international.

It is rare for an artist’s entire body of work to evoke a tactile sensation linked to temperature, but Victoire Inchauspé’s installations give a distinct impression of coldness. Composed of traces of life such as bodies, flowers, and animals, these installations suggest that this life has withdrawn due to being unloved, hibernating and removed from the world and our senses. The artist summons deer, spiders, bees, bats, sunflowers, mimosas, poppies, edelweiss, and thistles as characters in her fables and imaginary worlds. These beings are revealed as hollow and encapsulated, as if marked by their absence, like elements invoked in witchcraft or what is disappearing.

This living, summoned but underlined in its invisibility, creates a feeling of strangeness that fills the aura of Victoire Inchauspé’s works with a gentle melancholy, as if by magic, which warms us up even as it seizes us. Ultimately, the cycle of birth, climax, old age, death, and rebirth is the central theme of the artist’s work, inviting us to reflect on and question the beauty and fragility of life.

The frozen flowers that appear in different forms, from seed to decaying flower, embody a duality between strength and fragility that is apparent through the balance Victoire Inchauspé seeks between industrialized and organic materials, ephemeral and eternal. Waiting for rebirth, between presence and absence, at the dawn of a violent global warming, our hearts are frozen by our inability to connect. We wait, trust, and hope for a new blossoming. Through her poetic work, the artist encourages us to ponder the beauty and fragility of life.

- Charlotte Cosson

Il est rare que l’ensemble de l’œuvre d’un.e artiste dégage une sensation tactile liée à une température. Pourtant, celui de Victoire Inchauspé permet d’éprouver une impression de froid. Ses installations sont pourtant jalonnées de traces de vivants - de corps, de fleurs, d’animaux. Ce vivant semble s’être retiré pour avoir été « mal aimé ». Il hiberne, en retrait du monde et des sens. Cerfs, araignées, abeilles, chauve-souris, tournesols, mimosas, pavot, edelweiss, chardons, sont comme des personnages, que l’artiste choisit de convoquer dans ses fables et mondes imaginaires. Comme dans un rêve, ils se dévoilent en creux, encapsulés, comme marqués par leur absence même. Le bois est brûlé, le bronze fondu, le sable soufflé en verre : comme dans la sorcellerie, ces éléments touchent à l’invocation de ce qui n’est plus. A moins que cela ne soit à ce qui est en train de disparaître ? Ce vivant, convoqué mais souligné dans son invisibilité, dérange par son absence – et crée en cela un sentiment d’étrangeté qui, comme par magie, remplit l’aura des œuvres d’une douce mélancolie qui vient nous saisir pour mieux nous réchauffer. Dans l’ensemble de l’œuvre de l’artiste, tout n’est finalement qu’une question de cycle : de naissance, d’apogée, de vieillesse, de mort, puis de renaissance. Les fleurs qu’elle fige dans une immortalité apparaissent sous différentes formes, de la graine jusqu’à la fleur en décomposition. Nos yeux perçoivent cette dualité entre la force et la fragilité, grâce à l’équilibre que recherche Victoire Inchauspé entre les matériaux issus de l’industrialisation et organiques, entre l’éphémère et l’éternel. Dans l’attente de la renaissance, entre présence et absence, à l’aube d’un violent réchauffement climatique, les cœurs glacés de ne plus pouvoir se relier attendent, confiant, l’éclosion nouvelle. Par sa poésie, l’artiste nous invite à une réflexion et un questionnement sur la beauté et la fragilité de la vie.

- Charlotte Cosson

" Victoire Inchauspé's work is a succession of dreams populated by confessions that she approaches in her approach as a maker by fixing the traces of her memories to those of her distant or immediate surroundings, recreating her history with those she finds or rediscovers on her path, without doubting the importance of her doubts, remaking the portrait of her fears into a large book of poetry and fictions, far from the beaten track. She mixes materials and mediums in her laboratory of fabrications, making nature her accomplice, using its sap that she adds to metal or clay, associating glass with wax, or even bronze with water just to see what effect it gives, thus making of the alloy of her materials disconcerting visual finds."

- Pascale Marthine Tayou

“ Le travail de Victoire Inchauspé est une succession de rêves peuplés de confessions qu’elle aborde dans sa démarche de faiseuse en fixant les traces de ses souvenirs à celles de son entourage lointain ou immédiat, récréant son histoire avec celles qu’elle trouve ou retrouve sur son parcours, sans douter de l’importance de ses doutes, refaisant du portrait de ses peurs un grand livre de poésie et de fictions, loin des sentiers battus. Elle mêle matières et médiums dans son laboratoire de fabrications, faisant de la nature son complice, usant de sa sève qu’elle rajoute au métal ou à l’argile, associant le verre à la cire, ou même du bronze à l’eau juste pour voir ce que cela donne comme effet, faisant ainsi de l’alliage de ses matériaux de déroutantes trouvailles visuelles.”

- Pascale Marthine Tayou